Peur et Anxiété

Pourquoi la peur existe ?

L’anxiété, la peur, le stress, la phobie, l’angoisse et la crise d’angoisse sont des notions qui parfois s’entremêlent dans le quotidien. L’idée de cet article est de vous donner des repères sur ces notions.

La peur : une émotion fondamentale

La peur est un ensemble de phénomènes somatiques et psychologiques. Elle accompagne la prise de conscience d’un danger. Dans le règne animal, elle permet de se préparer, et est impliquée dans la survie des espèces.

Au sein d’une même culture, nous retrouvons souvent les mêmes déclencheurs : l’expression faciale et les manifestations somatiques. La peur est présente dès l’enfance. Ce sont les expériences et les apprentissages qui vont ensuite alléger ou aggraver cette peur.

 

La peur peut ainsi conduire parfois à des maladies, des troubles psychiques. 

  • On retrouve alors des peurs anticipées sous la forme de l’anxiété. 
  • Il existe aussi des peurs incontrôlables comme dans les attaques de panique. 
  • Certaines peurs conduisent à développer un comportement « allergique », on les retrouve dans les phobies. 
  • Enfin, il y a les peurs post-traumatiques.

Pourquoi la peur persiste ?

« J’ai appris que le courage ce n’est pas l’absence de peur mais la capacité de la vaincre ». 

(citation de Nelson Mandela)

Dans la peur, il y a une double exigence pour agir en fonction de ses objectifs de vie et de ses valeurs. Accepter ses peurs, amène à regarder à l’intérieur de soi. Se confronter à ses peurs, conduit à se mobiliser vers l’extérieur. Les deux cheminements, intérieur et extérieur, peuvent parfois demander beaucoup d’énergie et mobiliser des ressources pas toujours disponibles dans l’ici et le maintenant.

L’anxiété en quelques mots

C’est un ressenti qui a une fonction d’alerte et de protection. Cette anxiété devient pathologique lors du franchissement d’un seuil. Elle tire son origine des éléments ci-dessous

Le tempérament anxieux : prédisposition génétique ?

Le tempérament est différent du caractère qui peut se modifier en fonction de l’âge et des expériences de vie.

Le tempérament peut être défini comme les réactions comportementales et émotionnelles qui apparaissent de façon précoce et qui sont en partie influencées par la génétique. Le tempérament est plus ou moins stable dans le temps et selon les situations.

C’est pourquoi, effectuer un cheminement intérieur, d’accepter ses peurs, et, développer ses ressources personnelles pour agir, peuvent fournir une aide précieuse avec ce type de tempérament.

Quand la peur empêche de se réaliser

La peur, cette émotion « de survie » peut progressivement devenir une émotion perturbante et faire souffrir. Par sa fréquence ou son intensité, avec des ressources qui s’épuisent, des schémas de pensées devenus obsolètes et déstructurants, la maladie pointe parfois son nez.

En fonction de votre histoire de vie, des expériences du passé, des évènements à venir, il est possible de développer des troubles, ou bien de s’approcher de ce mal-à-dit.

Lien avec le stress : le mécanisme d’adaptation de notre organisme

Le stress désigne la réponse de l’organisme à des stresseurs, c’est-à-dire à des situations ou des événements qui sont perçus comme exerçant une demande ou étant agressants. On l’appelle aussi le syndrome général d’adaptation.

Notre corps nous envoie des signaux d’alarme afin de nous aider à nous préparer. Notre cerveau est équipé d’un système d’alarme qui s’active en cas de danger : il nous prépare à nous défendre ou à fuir.

Mais pourquoi je n’arrive pas à gérer ma peur ?

La première fonction de notre cerveau est de recevoir des informations. Nous n’avons pas conscience d’un certain nombre d’informations que nos sens ont pourtant enregistrées.

Notre cerveau va les traiter et les trier en fonction de notre « programmation » : notre personnalité, nos valeurs, nos expériences passées. Chaque fois que nous nous trouvons dans une situation, nous sommes assaillis par d’innombrables informations que recueillent tous nos organes sensoriels. *Parfois, une information sans rapport avec notre état d’esprit du moment s’impose à nous. Cette information va venir réveiller des souvenirs enfouis dans la mémoire de notre cerveau.

pexels-binti-malu-1485657

 

Enfant, on évolue avec les dimensions de conscience corporelle et émotionnelle, sans avoir encore développé ses capacités de raisonnement, et les capacités du cerveau de l’adulte. En fonction des expériences de vie à cet âge, on développe des croyances, des schémas utiles et nécessaires sur le moment. 

En grandissant, ces schémas deviennent de plus en plus automatiques. Certains schémas ou croyances vont devenir inutiles mais se répéter générant parfois de la souffrance. 

Les différentes maladies associées à la peur

Je n’aborderai pas les peurs post-traumatiques. Ces peurs font références à des situations « traumatisantes » où le ressenti « d’être terrifié » est central, comme par exemple être témoin d’un accident mortel, avoir subi des actes de violence, avoir soi-même été accidenté avec un vécu de la peur de mourir « j’aurai pu y passer », « j’ai entendu parler de la mort d’un proche et depuis je fais des cauchemars » etc. Ces peurs post-traumatiques méritent d’être abordés sous un angle particulier et seront reprises dans un prochain article sur le stress et la résilience.

Image de soi et désir de plaire : l’anxiété sociale

On entend parler de trac, de timidité, de phobie sociale, d’anxiété sociale. 

Pour les différencier, le trac est surtout ressenti avant la situation pour laquelle on ressent de la peur. L’anxiété sociale va persister pendant la situation et parfois après. 

La timidité peut être vu comme un tempérament. Le timide, après une phase d’inhibition sera plus rapidement à l’aise dans un environnement connu, avec des personnes qu’il a l’habitude de côtoyer. 

A l’inverse, l’anxiété sociale conduit à des difficultés d’adaptation à l’environnement social. L’anxiété sociale amène à éviter les situations sociales alors que la timidité entrainera plutôt un besoin de rester en retrait temporairement afin de « trouver ses marques ».

Beaucoup de situations sociales peuvent déclencher en nous des sentiments de gêne, d’inconfort ou d’embarras. Une majorité de personnes ressentent fréquemment de l’appréhension dans certaines circonstances sociales : parler en public, effectuer une prestation devant un public, etc.

 

Dans l’anxiété sociale on retrouve des peurs différentes en fonction du domaine dans lequel l’anxiété se manifeste :

  • Accomplir une prestation ou une performance sous le regard d’autrui : peur de perdre ses moyens, de mal faire, de donner une mauvaise image de soi
  • Avoir une discussion informelle, superficielle ou approfondie : peur de se révéler sans intérêt, sans conversation, sans répartie
  • Se faire entendre et faire passer son point de vue : peur d’échouer ou de déclencher de l’agressivité
  • Accepter d’être observé dans ses gestes quotidiens : peur de révéler son émotivité et son malaise intérieur (en tremblant, rougissant, etc.)
pexels-pixabay-207691

Se faire du souci, s’inquiéter, fuir l’incertitude : l’anxiété généralisée

Il arrive à chacun d’entre nous de se faire du souci, de s’inquiéter pour quelque chose et de ne pas être à son aise lors d’un imprévu. Nous allons rechercher des ressources en nous pour faire face à ces situations. Nous trouvons des ressources pour contrôler le souci et lui donner une issue. Le souci ne s’installe pas dans le temps et n’entraine pas ou peu de souffrance.

Mais parfois il arrive qu’une préoccupation constante que les choses peuvent mal tourner se fixe durablement dans la pensée. Se retrouver face à des situations incertaines amène à rechercher de nombreuses stratégies, comme de penser au pire, de se questionner en mode « et si ? ». Cela peut conduire à éviter la situation incertaine ou à développer des inquiétudes génératrices d’anxiété.

 

Photo de Pixabay sur Pexels.com

La problématique de l’anxiété généralisée se situe dans la difficulté à accepter le fait qu’il n’est pas complètement impossible qu’un évènement négatif puisse se produire malgré sa faible probabilité. Quand Les inquiétudes s’installent et sont envahissantes au sujet de nombreuses situations et domaines de vie, l’anxiété se généralise avec des manifestations corporelles, des difficultés de concentration, des perturbations du sommeil, etc.

Quand le corps et l’esprit deviennent incontrôlables : l’attaque de panique

Lorsque l’anxiété devient trop fréquente, trop prolongée ou trop intense, elle peut nuire à notre fonctionnement ou engendrer une grande souffrance. Dans l’attaque de panique, le système d’alarme qui se déclenche normalement lors d’un danger grave et imminent, se déclenche cette fois en l’absence d’un danger. L’apparition inattendue et spontanée de la montée d’angoisse est caractéristique de l’attaque de panique. La peur majeure devient ainsi de voir une autre montée d’angoisse se reproduire.

Développer une allergie : la phobie

Dans la phobie, il existe trois types de peur. La peur de l’objet lui-même et de ce qu’il peut représenter comme du dégoût ou du danger. Il y a aussi la peur de l’intensité et du non contrôle de la montée d’anxiété. Et enfin, il y a la peur des conséquences sociales, d’avoir développé cette phobie, comme par exemple le regard des autres.

Une personne qui a développé une phobie aura des manifestations de tension, d’hyperstimulation pouvant parfois ressembler à ce que l’on nomme un « malaise vagal ». Également, fuir et éviter le plus possible deviennent les comportements de prédilection pour faire face à l’anxiété ressenti par rapport à l’objet de la phobie. Sont présentes des pensées de peur de perdre le contrôle ou de devenir fou.

Comment être accompagné pour mieux gérer sa peur ?

Il existe de nombreuses thérapies et méthodes pour travailler à développer des ressources en cas de troubles anxieux. Je vous propose ici des méthodes et des outils issus des courants et des approches que j’utilise lors de mes accompagnements.

Nous pouvons utiliser des méthodes permettant des états de la conscience modifiéeL’hypnose, la relaxation, la méditation sont quelques exemples. Elles sont proposées en fonction de vos besoins et de l’utilité de les appliquer. Ceci afin d’être en conscience de votre cheminement intérieur, à savoir accepter vos peurs et développer des ressources parfois simplement endormies. La régression en âge, la dissociation, l’imagination active d’un futur plus paisible, le dialogue intérieur sont quelques-unes des méthodes utilisées. La thérapie Cognitive est également une technique qui favorise l’acceptation de la peur.

 

 

Avec l’hypnose, nous pouvons explorer l’inconscient afin d’identifier les conflits, les fonctions, les objectifs et les expériences du passé qui sont au-delà de la perception consciente. La méditation peut parfois entrainer ces mêmes effets.

 

Pour le cheminement extérieur, c’est-à-dire se confronter à ses peurs, on peut utiliser les méthodes empruntées aux Thérapies Comportementales et Cognitives. Par exemple, s’exposer en imagination ou « in vivo » aux situations redoutées, travailler sur les croyances limitantes, développer ses compétences sociales par un travail sur l’affirmation de soi.

S’aider en cas de montée d’angoisse inattendue

Références bibliographiques

Références bibliographiques

Christophe André, La peur des autres, trac, timidité et phobie sociale, Paris, Odile Jacob 2003

Gestion du stress et de l’anxiété Par Servant Dominique, 2ème édition, Masson, Paris, 2007. 260pages, collection pratiques en psychothérapie

Un site internet pour aller plus loin :

TCC Montreal, « https://tccmontreal.com/ »

Pour partager